Introduction

Afin de pouvoir répondre à ses engagements sur les différents projets auxquels il participe, le CPPM s’est doté d’équipements dans les différents domaines techniques en électronique, en mécanique et en informatique. Ces équipements sont mis en œuvre par les services techniques du laboratoire au sein de projets. Certain de ces moyens technologiques sont regroupés sous la forme de plateformes et plateaux techniques :

  • LSPM : Laboratoire Sous-marin Provence Méditerranée, plateforme sous-marine comprenant le déploiement de câbles et boites de jonction (dont l’infrastructure MEUST), accueillant le détecteur KM3NeT/ORCA et une nouvelle instrumentation destinée à l’étude de l’environnement marin (NUMerEnv).
  • HPHC : Plateforme de Calcul Scientifique (High Performance Hybrid Computing), comprenant le nœud Tier 2 de la grille de calcul du LHC ainsi que le projet M3AMU de mise à disposition de moyens de calcul hybrides développés avec le CCIAM (Centre de calcul intensif d’Aix Marseille).
  • PICA : Plateau Infrarouge CAractérisation
  • PRAX : Plateau Radon-Xénon

Plateforme Calcul Intensif

La plateforme Calcul Intensif est une infrastructure informatique multimodale destinée à la recherche sur des données massives. Le projet EGI-INSPIRE, financé par la commission européenne, est la suite des projets EGEE, qui ont démontré la faisabilité d’une infrastructure de grille pour la recherche. Le projet actuel, basé sur des initiatives locales (NGI), s’étend déjà sur plus de 50 pays et 260 sites.

Le projet se concentre sur plusieurs axes :

  • Combiner les grilles nationales, régionales et thématiques dans une seule et unique infrastructure pour servir la recherche scientifique et construire une grille solide pour la recherche commerciale et l’industrie ;
  • Améliorer de manière continue la qualité du logiciel afin de fournir un service fiable aux utilisateurs ;
  • Attirer de nouveaux utilisateurs scientifiques ou industriels en leur faisant découvrir le nouveau potentiel offert par cette grille de calcul et s’assurer qu’ils reçoivent une formation et un support de qualité;
  • Evaluer les prochains langages de programmation, en particulier le langage GO.

La grille s’appuie sur le réseau à haut débit, GEANT, de l’Union Européenne et exploite au mieux l’expertise accumulée par les nombreux projets nationaux et internationaux de grille de calcul passés et présents. Nous faisons fonctionner un nœud de grille dit « Tier-2 » de LCG qui sert les besoins d’analyses des physiciens du laboratoire, ainsi que ceux d’autres scientifiques, tout en contribuant à la grille par ses éléments de calcul et de stockage.

Nous sommes également partenaires dans un projet de mutualisation de moyens informatiques avec le mésocentre de calcul de l’AMU (Aix-Marseille Université). Nous fournirons alors une puissance de calcul d’environ 4000 coeurs et un espace de stockage proche de 4 PO, dans une mode mixte basé d’une part sur la grille de calcul et d’autre part sur la technologie Cloud (Openstack). Ce projet bénéficie du soutien financier du CPER et du FEDER.

L’infrastructure de calcul intensif (essentiellement Grille jusqu’à présent – France-Grille et Tier 2 de LCG France), est en train de développer une modalité Cloud à destination de l’ensemble de la communauté scientifique d’AMU. Ceci sera possible grâce à un projet porté par l'AMU en collaboration avec le mésocentre HPC d’AMU à travers un financement CPER et FEDER. Le projet permettra de mettre en place une plateforme mutualisée mais distribuée (Grille et Cloud à Luminy) et HPC (à Saint-Jérôme) accédée de manière unifiée par les utilisateurs d’AMU à travers le logiciel DIRAC. Le CPPM a beaucoup contribué dans la conception et dans le développement du système de ce type, DIRAC, pour la Collaboration LHCb. Ce système est maintenant à la base de plate-forme utilisé par l’équipe Calcul et Données pour mener des recherches sur des algorithmes de gestion de ressources de calcul et de stockage pour optimiser leur utilisation par des applications scientifiques très différentes. En particulier, nous nous concentrons sur les applications de type « Big Data » avec un accent sur le traitement de grands volumes de données distribuées dans plusieurs centres dans le monde.

Schéma du fonctionnement de DIRAC
Schéma du fonctionnement de DIRAC

La plateforme s'inscrit dans les outils novateurs pour l’intégration de nouveaux types de ressources, clouds et supercalculateurs, dans les grandes infrastructures de calcul comme France-Grilles ou EOSC (European Open Scientific Cloud).

Ingénieurs et techniciens

  • La conception et le développement du système distribué de calcul et de gestion de donnée DIRAC qui est utilisé par de multiples communautés dans la domaine de la physique des hautes énergies, astrophysique, sciences de vie, etc.

  • La coordination de Consortium DIRAC qui réunit 7 universités et organismes de recherche dans le monde pour le développement et la promotion du logiciel et des services DIRAC

  • 2019: Cloud : Mise en pré-production d'un noeud de cloud M3AMU (400 coeurs, 200 TB)

  • 2020: Passage du réseau interne du noeud de Grille/Cloud à 100 Gbps

Plateaux

Plateau Infrarouge

Le projet Euclid a été l’occasion pour le CPPM d’acquérir une expérience et de fortes compétences dans le design et la réalisation de bancs dans l'infrarouge proche (travail sous vide secondaire jusqu’à 70K) ainsi qu’une expertise sur les détecteurs à pixels hybrides IR de type H2RG (persistance, gain, non-linéarité, IPC).

Le Plateau Infrarouge du CPPM permet la caractérisation des détecteurs infrarouges SWIR (Short-Wave Infrared) et bénéficie d’une salle blanche dédiée (ISO7 – ISO5) équipée de deux cryostats dédiés dont l'excellente qualité a été démontrée lors de la caractérisation des détecteurs de vol d'Euclid.

L’expertise du CPPM dans le domaine de l’infrarouge est désormais reconnue au niveau international grâce notamment aux communications réalisées lors de conférences (SPIE, CNES), aux publications scientifiques, aux nombreux meetings Euclid Consortium-ESA-NASA et au contact avec le LabEx FOCUS.

Le CPPM est responsable de la caractérisation du détecteur ALFA, détecteur SWIR produit par la société Lynred, qui équipera la voie infrarouge du télescope COLIBRI de suivi au sol de l’expérience SVOM. Le laboratoire réalise également la caractérisation des photodiodes à quadrants infrarouges bas bruit utilisées pour la validation de l’instrument LISA par mesure interférométrique hétérodyne.

Détecteur infrarouge sur son support de transport. Ce détecteur est fabriqué par la société américaine Teledyne, sélectionné par la NASA et caractérisé au CPPM pour la mission Euclid. © Camille Moirenc
Bancs de caractérisation des détecteurs infrarouges de l'instrument NISP pour la mission spatiale Euclid. Mise en place, en salle propre, du plan focal contenant deux détecteurs. © Camille Moirenc
Bancs de caractérisation des détecteurs infrarouges de l'instrument NISP pour la mission spatiale Euclid. Les détecteurs de vol sont testés pendant 45 jours sous vide, à -200°C avec pour objectif d'évaluer leur performance. © Camille Moirenc

Plateau Radon

Le plateau « Radon » du CPPM a pour objectif d’étudier les principaux problèmes associés avec la problématique du bruit de fond induit par le radon dans les expériences de physique du neutrino à basse énergie et de recherche directe de Matière Noire, et atteindre une qualité de filtration de l’ordre du microBq/m3.

Avec l’avènement de nouveaux projets de plus en plus exigeants en termes de bruit de fond, nous souhaitons approfondir nos connaissances sur les phénomènes d’émanation, transport et capture du radon, dans des milieux particuliers (gaz lourds, très basses températures, etc.) avec les sensibilités extrêmes requises dans les futurs projets. Le bruit de fond induit par le radon et ses descendants est en effet très souvent la composante la plus difficile à éliminer et la limitation ultime pour un grand nombre d’expériences.

Pour répondre à cette problématique le plateau interdisciplinaire Radon accueille des équipes d’expériences nationales et internationales impliquées dans divers projets de recherche pour lesquels le radon est l’une des problématiques principales. Une évolution est envisagée pour regrouper sous l’égide d’une plateforme nationale les expertises de type « bas bruit ».

Le plateau technique Radon bénéficie des équipements suivants : détecteur germanium, banc de mesure d’adsorption, chambres de diffusion à température ambiante, système cryogénique -85° C, détecteur radon RAD7.

Banc de test d’adsorption du radon pouvant fonctionner de +20°C jusqu’à -80°C. © Olivier Llido
Banc permettant de réaliser des mesure de faibles concentrations de radon (jusqu’à 50 mBq/m3). © Olivier Llido
Chambre de radonisation en atmosphère contrôlée. Cette enceinte permet d’exposer de petits objets à une forte concentration de radon. La nature du gaz, la température, la pression et le taux d’humidité sont contrôlés. © Olivier Llido
Quelques échantillons de matériaux adsorbants qui ont été testés. © Olivier Llido
Dispositif anti-radon conçu et assemblé au CPPM. Il permet de diviser la concentration de radon par au moins un million ! Il est destiné à être installé sur l’expérience SuperNemo au Laboratoire Souterrain de Modane. © Olivier Llido
Dispositif anti-radon conçu et assemblé au CPPM. Il permet de diviser la concentration de radon par au moins un million ! Il est destiné à être installé sur l’expérience SuperNemo au Laboratoire Souterrain de Modane. © Olivier Llido
Porte-echantillon du banc de test d’adsorption. © Olivier Llido
Le détecteur germanium mesure le spectre des photons gamma émis par les échantillons. Il permet de caractériser finement leur radioactivité. © Olivier Llido