Au confluent du Verdon et de la Durance, au lieudit Cadarache en plein cœur de la Provence, le projet ITER est en phase de construction par la plus grande collaboration scientifique de tous les temps. L’Europe qui offre le site français, la Chine, la Corée du sud, l’Inde, le Japon, la Russie et les Etats Unis d’Amérique construisent ensemble un réacteur de fusion thermonucléaire dont le coût avoisine 20 milliards d’Euros. ITER a une envergure comparable au CERN. En mettant en commun les ressources et le savoir de chaque partenaire, il s’agit de démonter en vraie grandeur sur terre la viabilité scientifique de l’énergie de fusion des atomes d’hydrogène, qui alimente le soleil depuis plus de 4 milliards d’année. De puissants aimants supraconducteurs confineront un plasma constitué d’un gaz d’hydrogène porté à 200 millions de degrés, température nécessaire au processus de fusion nucléaire qui doit dégager 500 millions de watts. On abordera tout d’abord l’état de construction du projet qui a dépassé 75% de ce qui est nécessaire pour les premières expériences puis viendra la physique, complexe, innovante et fascinante, qui gouverne le confinement par le champ magnétique de ce plasma placé très largement hors de l’équilibre thermodynamique. Il se trouve être le siège de processus collectifs qui défient l’intuition.